Exil en Calabre
« Le charme subtil des convalescences consiste en ceci : revenir à ses habitudes avec l’illusion de les découvrir ». C’est ce qu’a dû découvrir le poète italien Cesare Pavese. Sonjournal littéraire , Le Métier de vivre, commence en 1935, date de son exil forcé en Calabre, pendant un an. Il met à profit une des ses formules présentes dans son oeuvre : « Toute souffrance qui n’est pas à la fois connaissance est inutile« . Il s’agit d’une réflexion sur la création littéraire, poétique et romanesque, sur le sens à donner au suicide (l’écrivain se tue en 1950 dans sa chambre d’hôtel), sur la progressive appropriation de son propre corps (« la vieillesse consiste à posséder enfin son corps »). Le journal ne ressemble pas à ce qu’on attend d’habitude d’un journal intime : peu de faits, peu de noms de personne ; mais des formules ressérées autour d’un réflexion sur sa perception du monde.
« La littérature est une défense contre les offenses de la vie. Elle lui dit : « Tu ne me couillonnes pas ; je sais comment tu te comportes, je te suis et je te prévois, je m’amuse même à te voir faire, et je te vole ton secret en te composant en d’adroites constructions qui arrêtent ton flux. »
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